Après le Néoprène les Restubes. Chronique d’une mort annoncée.

Mon compte rendu sur cette saison d’eau libre, d’un point de vue compétitions ayant le label Coupe de France, à peine édité que j’apprenais que la FFN voulait nous obliger à porter l’an prochain, un restube, matériel de « sécurité » qui  en tirant une gachette videra la contenu d’une cartouche de CO2 dans une bouée jaune qui doit pouvoir soutenir un nageur et reste attachée à celui-ci par le biais du sac banane qui contient à l’origine tout le dispositif.

J’ai pu tester la chose en Italie en compétition sur un 6km autour d’une ile et la fin m’avait parue très longue, du fait des lombaires qui souffraient du poids (relativement lourd) de la chose. La question de la viabilité de l’objet reste entière (qui vérifie le mécanisme et tous les combien?) Et, plus grave, son mode de fonctionnement pas tellement éco-friendly mais encore moins efficace sur quelqu’un qui ne sait pas qu’il se noie car il faut être tout à fait conscient de sa situation pour en profiter, ne va rassurer que ceux qui pensent que la noyade c’est voyant et prévisible, un article précédent rappelait que non.

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Une nageuse ayant participé à Swim The Island en combinaison dans une eau à plus de 20°C et qui ayant déclenché son Restube pose pour une photographie. Cherchez le nombre de contradictions dans cette phrase.

Et faisons donc un parallèle avec deux autres sports dans lesquels j’ai pu tester les autogonflants de sécurité.

En ski on peut déclencher aussi depuis quelques saisons un aribag depuis son sac à dos qui contient aussi pelle, sonde et matériel de détection en avalanche qui s’ils sont aux normes ne sont pas toujours réellement efficace (voire l’obligation en ski alpinisme d’avoir ce matériel mais tout en jouant sur un poids minimum.) Pas mal de matériel ont du passer par la case SAV du fait de la non fiabilité du déclencheur notamment, ce qui est peu rassurant mais les avants premières passent souvent par là pour les pratiquants de la première heure. Donc c’est sécurisant en montagne, si le matériel marche bien et que sa durée de vie (pas plongée dans l’eau salée en permanence) est assurée et vérifiée par le fabriquant.

Je rappelle aussi que les cartouches de CO2 c’est pas très écolo et que je préfère gonfler à la bouche une bouée au préalable de ma sortie encore plus si celle-ci est un sac étanche de quelques dizaines de litres qui me permet de transporter mes affaires au sec.

Étant pratiquant de surf également je mettais posé la question de l’utilité de cet objet, le restube, mais avant de l’avoir utilisé en compétition, aussi bien pour la nage en eau libre que pour le surf, mais le gilet gonflant dédié reste en grosse vague le seul remède au choc et à l’incapacité que l’on a à tenir réellement une bouée. En surf le gilet encombrant certes mais efficace est la seule alternative pour ceux et celles qui s’engagent dans des vagues qui nécessitent ce dispositif.

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Une personne ayant était secouru par au moins deux personnes (professionnelles c’est indiqué)  fait signe que ça va mieux, surement grâce au Restube. Mais qui le portait à l’origine le sauveteur ou le nageur/surfeur?

Dans le besoin, on a clairement juste le temps de tirer la cordelette en essayant de nager vers la surface on est incapable de rattraper le tube et celui-ci n’a aucune utilité si l’utilisateur n’est pas dessus en le tenant fermement, la corde et l’attache autour de la ceinture ne permettant pas seul de faire flotter la personne en souffrance.

Il est à noter qu’en 2017 les italiens de Swim the Island, chez qui j’avais expérimenté la chose un an auparavant,  ont changé le restube pour une bouée numérotée que les nageurs tiraient derrière eux, les juges et les compétiteurs étaient rassurés, leurs dos les remerciaient.

Alors on rajoute à cela les chronométrages douteux, les distances calculées à la hache et le port des combinaison Néoprène en dessous de 20°C et on est à deux doigts de transformer notre eau libre en quelque chose qui ressemble de plus en plus à de la plongée sous marine.

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La prochaine combinaison Néoprène validée par la FINA, la somme de toutes les peurs.

Je ne crois pas trop dans les pétitions et autres partages sur les réseaux sociaux (50% des utilisateurs de ceux-ci sont des robots qui repostent) mais je cherche un moyen collectif de faire faire demi tour à la FFN afin de pouvoir nager l’an prochaine en eau libre… Alors mobilisons nous…

Auteur : mountainride

De l'eau libre sous toutes ses formes, des récits de traversées, des voyages, des compétitions.

3 réflexions sur « Après le Néoprène les Restubes. Chronique d’une mort annoncée. »

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