Les Classiques estivales du Pays Basque, ou comment bien gérer des courses en mer.

Après avoir débuté la saison d’eau libre en juin et celle de prone paddle un peu plus tôt, il était temps du 13 juillet au 18 aout de faire une pause  ou presque des coupes de France (j’irais nager le combiné de Quiberon fin Juillet) et de se plonger dans les eaux du Pays Basque natal qui offre, au Labourd et au Guipouzcoa  quelques belles traversées. Notez que si je n’ai pas nagé du tout en Biscaye ni dans les lacs qu’offrent les Pyrénées ou les terres intérieures notamment vers Vitoria-Gasteiz ou dans l’Ebre qui borde le sud du Pays Basque il y aussi fort à faire là bas. Je me suis donc limité à des villes de bord de mer ou presque allant de Bayonne à Zumaïa en passant par Zarautz, Saint Sébastien, Hondarrabia et Saint Jean de Luz sur des distances de 1.5 à 5.2km.

Petit tour d’horizon de ce que Euskal Herria a à vous offrir si vous êtes nageur d’eau libre. Et en parallèle quelques techniques spécifiques à la nage en mer car dans ce milieu vous serez confronté aux marées, aux courants, aux vagues et au vent encore plus que dans un lac où l’on tourne souvent sur 1600 à 2500m, ici il s’agira parfois de nager 3000m ou plus en ligne droite dans les éléments avec peu de bouées directionnelles.

La terrain de jeu de cet été 2019, et il reste beaucoup à nager en mer, en lac ou en rivière, je me suis limité au Labourd et au Guipuzcoa

J’ai donc débuté à domicile par la traversée de Baïona (traduire par Bayonne) pour 1500m dans la Nive devant les locaux de l’Aviron Bayonnais, sa section natation organisant cette épreuve pour la deuxième fois. Nous partions avec la marée qui allait nous aider donc durant la moitié du parcours qui consistait en une boucle nous ramenant vers l’embouchure de l’Adour sans toutefois y entrer. Peu d’inscrits, un peu plus de 70 nageurs la plupart en combinaison Néoprène alors que l’eau est chaude et salée donc, car nous sommes à marée montante et que la mer donc rentre dans le fleuve et qu’il fait très chaud au soleil. La première bouée est à 200m à peine de la ligne de départ et nous allons batailler ferme pour ce premier virage, puis la course est pratiquement jouée. J’expérimente ici une première fois dans l’année un retour avec l’aide d’un courant fort qui permet de varier un peu sa technique pour augmenter l’amplitude et la glisse au détriment de la vitesse de bras. Ici un nageur plus long et plus habitué au bodysurf pourra se défaire de ses adversaires en plaçant des coups de bras plus fort et en s’aidant de courts battements de jambes en 2 temps pour s’appuyer sur les vagues et le courant. Ce que je fis pour me hisser à la 11ème place au général et premier en maillot en 22’45 pour 1500m dont la moitié à contre courant. 

La Nive au coeur de Bayonne à marée haute la rivière est donc pleine d’eau salée
Nager devant chez soi un privilège dirait le Maire de la ville

Le lendemain ce sera Traversée de la Baie de Donibane Lohitzun (soit Saint Jean de Luz), aucune idée de l’année de création (année 60 à n’en pas douter) c’est un classique qui se joue tous les 14 juillet et 15 aout, au départ de la plage de Socoa jusqu’à la digue au chevaux sur celle de Saint Jean de luz. Si la veille nous avions droit à des juges arbitres de la FFN, un briefing de course et une arrivée à la plaque digne d’une belle épreuve d’eau libre, ça n’est plus le cas ici. En somme vous êtes un habitué des lieux et vous savez plus ou moins le parcours et les règles sinon ce sera la découverte au milieu de 6500 nageurs, car l’épreuve est très connue et rapide. On termine en courant jusqu’à ligne d’arrivée dans le sable et cela nécessite d’avoir les jambes et donc de les utiliser dans la dernière partie de la natation afin de vasculariser au mieux et de préférer la dynamique de la course à celle de la marche.

Je vais terminer, en combinaison Arena en 22’33 soit 12’’ de moins qu’à Bayonne qui avait 350m de moins sur le papier. Une fois de plus pas la peine de viser un chrono sur cette distance hasardeuse car elle part chaque année à la même heure sans prendre en compte les marées, j’ai déjà mis 26’  sur cette épreuve avec ou sans Néoprène. Ici la Arena Black Carbon m’a vraiment permis de trouver une cadence et une glisse que je n’aurais pas eu sans pour me maintenir proche des premiers aussi en Néoprène. Le gainage « solide » qu’a pu m’apporter cette Arena a vraiment joué dans le très bon chronomètre final.

Je me situe au niveau du troisième rescue paddle alors que les premiers arrivent lors de cette course très rapide, un bon chrono que je dois au prêt de la combinaison Arena Carbon

Le week end suivant, nous avions l’occasion de nous élancer sur les 5200m de la Zarautz-Getaria-Zarautz (étape de la coupe d’Espagne dont le niveau est au moins aussi relevé que celui de la coupe de France mais possède beaucoup plus d’épreuves en mer). Le lendemain  de cette longue distance, près de 3000 nageurs prenaient le départ de Getaria de la 49ème édition, une vraie classique très bien organisée de monisme 3000m qui se termine sur le sable. Nous avions la chance de partir et d’arriver dans l’eau, et de taper un plaque, de nager en pleine mer ,mais le parcours annoncé sur le papier variait largement en réalité et m’empêchait de nager convenablement m’obligeant à attendre un groupe de nageurs qui semblaient mieux pouvoir se repérer pour ne pas rater une bouées à l’écart du parcours. J’ai voulu en effet m’éloigner sur la gauche du peloton de tête pour les garder à l’oeil et placer ma nage un peu seul, mais quand ils ont coopéré et accéléré je les ai littéralement perdu et je ne comprenais pas le demi tour à effectué. J’ai donc attendu, sagement dans un paquet de nageurs moins rapides que j’ai quitté une fois sur le bon chemin proche de l’arrivé dans le port de Zarautz. Une fois de plus je n’aurais aucun mal à augmenter l’amplitude de ma nage pour me séparer de ce groupe qui m’a fait la route sur le dernier tiers du trajet. Mauvais chrono pour moi donc , un repérage à pieds du parcours m’aurait permis de comprendre où se situaient les bouées vertes placées trop proches d’un mur et les rendant peu visibles alors que je les cherchais au milieu de cette crique. Mais il y avait aussi ce choix discutable de vouloir m’éloigner du peloton alors que j’aurais pur bénéficier de l’aspiration et de la navigation. Je boucle donc en 1h17 ce 5.2km mais bien loin du paquet de tête que je tenais pourtant jusqu’à 2000m. 

Une vue d’ensemble de la course et notamment du demi tour devant l’entrée du port de Getaria
A Zumaïa et Bermeo vous pourrez retrouver des paysages connus si vous avez suivi la série Game of Thrones

Je ne vais pas renouveler cette erreur de vouloir nager seul et donc a priori plus confortablement, mais sans profiter du peloton et de son aspiration à Zumaïa lors d’un  3km en mer avec la marée montante pour entrer dans le chenal. Un parcours magnifique au départ d’une des plages qui aura servi aux tournages de Game of Thrones et qui se finit en courant sur le quai à l’intérieur de la ville. La première bouée étant encore placée très proche de la plage (il n’y a aura d’ailleurs que 3 bouées sur le parcours dont 2 à moins de 300m d’écart) il va y avoir une belle bataille pour se placer et nager le long des falaises et flysch qui nous mènent à l’entrée du port où une fois de plus je me fais la belle en travaillant la glisse dans le courant en plein milieu du canal et me laissant pousser par la marée. Un beau parcours, aucun briefing de course mais interdiction de nager en Néoprène comme à Zarautz et partout ailleurs dans le Pays Basque sud,  voire avec une montre ou des bijoux, de l’eau libre à l’état pur. Mais peu de bouées sur le parcours si on connait on sait où aller, si on nage dans le peloton aussi, mais un nageur isolé va perdre pas mal de temps à naviguer. Ici je suis resté dans les pieds de 3 nageurs, une première pour moi qui préfère nager seul, et je les lache dans le chenal pour finir 16ème au général en 38’51 (on sent encore l’effet du courant dans mes chronos). 

Enfin la semaine du 15 aout je vais terminer ce tour du Pays basque par 2 courses dont l’une à Donostia (Saint Sébastien) sur 3000m qui aurait du être une belle traversée un peu à l’image de Zumaïa ou Getaria, et l’autre à Hondarrabia dans la baie de Txingudi qui ne restera pas dans les mémoires.

La Baie de Donostia où se déroule le Paseo Nuevo

Pour la première celle du Paseo Nuevo, nous ne nagerons pas au départ de la plage de Gros mais dans la baie de la Concha pour un plan B compte tenu de la houle. Sur le plan technique je vais devoir, d’une part partir et arriver en courant sur le plage (ce qui va me réveiller au démarrage) mais aussi, rattraper la moitié des nageurs partis dans la vague 2’ avant nous, avec des bonnets verts. En terminant 27ème de cette course et second de ma vague on comprend que j’ai du pas mal naviguer pour trouver un passage notamment au niveau des bouées afin de passer les différents pelotons de bonnets verts à qui je reprenais du temps sur ce parcours en boucle facile malgré une remontée face aux vagues. Je fus le poisson pilote pour la première féminine de ma vague qui s’est mis dans mes pieds à la première bouée et n’en a pas bougé jusqu’à l’arrivée où elle m’a déposé à la course à pieds pour franchir la ligne avec quelques secondes d’avance une belle collaboration car si elle n’a jamais pris un relais elle me motivait en me touchant les pieds. Lors d’un passage dos aux vagues j’ai pu encore pratiquer ce bodysurfing et remonter et larguer une bonne dizaine de nageurs, eux restaient à la même fréquence quand, je travaillais plus en force pour me laisser pousser par le courant et les vagues. 

Le genre de paysage qui vous sera donné à voir pendant la plupart des courses au large au Pays Basque

Traversée de la baie de Txingudi, Hondarrabia, 2.6km avec le courant de la marée descendante, ici ce sera très rapide autant pour le briefing (inexistant) que pour la course (avec un courant énorme sur la première partie) que le compte rendu car à part avoir passé presque une demie heure pour retirer mon bonnet et pu recroiser ainsi des nageurs de Bordeaux ou de Donostia, le reste est à oublier y compris la 25ème place au général.

Donc pour clôturer ce tour du Pays Basque (en sachant qu’il y a encore beaucoup à nager en Biscaye ou en lacs) vous aurez en général une très belle ambiance, un beau parcours ou un plan B en cas de houle trop forte, des vagues, un niveau élevé et du fair play, un briefing d’avant course parfois très sommaire, un beau tee shirt et un bonnet dédié (en finale de coupe de France on repart sans aucun de ces 2 goodies) pour Zumaia et Getaria un catering qui vous aura préparé des pintxos chaudes ou froides pour vous donner envie de flâner après chaque course dans les ruelles des vieilles villes du Pays Basque.

Test du Dial (Dispositif Individuel d’Alerte et de Localisation) de la SNSM

La récente discorde sur le restube, mais aussi les chiffres de noyades en France notamment tous les étés nous rappellent que nous évoluons en milieu ouvert et finalement hostile ou du moins dangereux pour l’homme que ce soit en rivière, en lac ou en mer. Il existe bien des équipes et des moyens de sauvetage dédiés mais encore faut il pouvoir les joindre une fois en pleine mer et en maillot de bain quand on est pris d’un malaise alors qu’on voulait nager 3 ou 4000m le matin à la fraiche avant que les MNS n’arrivent sur la plage.

Au delà de la bande des 300m où le nageur s’aventure parfois à ses risques et périls (je parle pour moi essentiellement) c’est le CROSS ou centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage qui assure la mission de coordination en matière de sécurité et de surveillance des activités maritime dont l’eau libre fait partie (en faible proportion mais elle n’est pas à négliger aux côtés du Kite surf, du windsurf, de la pirogue, du prône ou du Stand up paddle qui se développent énormément).

Pour la France donc les CROSS sont au nombre de 7 dont 2 en Outre Mer, ils relèvent des directions interrégionales de la Mer et disposent de tous les moyens disponibles en mer ou dans l’air dont l’ensemble des navires civiles sur zone mais aussi les navires et appareils de l’armée de terre et de la Marine Nationale ainsi que de la Société nationale de sauvetage en mer (SNMS).
Et justement cette dernière qui ne fonctionne qu’avec des bénévoles à travers tout le territoire a voulu s’adapter à ces nouveaux utilisateurs de la mer afin de les retrouver plus rapidement et aussi d’éviter les fausses alertes.
Ils ont donc fait développer par Io-Data une entreprise de la région lyonnaise spécialisée dans les objets connectés, un bracelet qui s’appelle Dial pour dispositif individuel d’alerte, et celui-ci nous intéresse en tant que nageur d’eau libre. Il ne s’agit pas d’une montre GPS il n’affiche aucune donnée, pas même l’heure mais dialogue avec l’utilisateur par système de vibration. On l’allume ou le déclenche par une pression plus ou moins longue et il répond par une vibration différente selon qu’il se met en fonctionnement, s’éteint, capte un signal ou bien déclenche une alerte (courte vibration toutes les 2 secondes que l’on peut pas ignorer).

Le bracelet en question, un peu plus volumineux qu’une montre GPS.

Le bracelet est étanche jusqu’à 10 mètres (donc non adapté à la plongée), dispose d’une autonomie de 12 heures maximum (en fonction du niveau de réception du signal et sur une base d’une localisation toutes les minutes).  Plutôt pensé pour les utilisateur d’engins évoluant au large qui ne pourrait pas rentrer suite à un problème technique et qui vont attendre les secours sur leurs planches nous sommes aussi en tant que nageurs d’eau libre destinés à ce genre de dispositif car il peut être bien utile face à un problème qui ne nous permettrait pas de revenir dans la zone des 300m ou de continuer à nager tout simplement à condition de pouvoir attendre les secours, le Dial se contentant d’envoyer la localisation de son possesseur et le trajet effectué.

Le porteur du bracelet est en difficulté, il capte le réseau GSM 2G ce qui est très courant en bord de mer (et jusqu’à 10 milles nautiques) à la condition qu’il puisse maintenir son poignet ou le bracelet en dehors de l’eau. Le système qui fonctionne déjà dans 36 pays européens et qui va se connecter automatiquement au meilleur réseaux disponible, va déclencher une alerte qui lui sera confirmée par cette vibration récurrente. Dès lors le référent qui dispose d’un smartphone connecté au réseau, et de l’application DIAL, et en passant, de suffisamment de batterie, reçoit l’alerte et donc la localisation du bracelet. Il doit donc appelé le CROSS grâce à une interface dédiée qui permet au secours de prendre en compte cette alerte et de déclencher tous les moyens nécessaires pour cette personne en danger, dont, pourtant, personne n’est témoin direct de sa difficulté. La SNSM appareille en moins de vingt minutes et dans le cas présent devrait être encore plus efficace en étant capable de localiser le naufragé et de ne pas sortir sur une fausse alerte.

La procédure en dessin, l’utilisateur, le référent et les sauveteurs, toute une chaine qui ne fonctionne qu’avec des bénévoles au sein de la SNSM

Enfin dernière option on peut définir un périmètre en dehors duquel le bracelet va automatiquement lancer une alerte, un peu comme pour surveiller son chien avec des GPS dédiés. On en revient à de la vieille tactique militaire de la périphérie, périmètre et du compartimentage afin de se sécuriser.

Les concurrents possible :
Oublions le live tracking proposé par Garmin qui oblige le porteur d’un GPS de la marque d’avoir un téléphone connecté en Bluetooth à ses côtés, si le dispositif fonctionne bien en montagne notamment pour le mountainbike c’est plus compliqué (mais faisable) en natation, surtout pour avoir accès au téléphone afin de déclencher les secours.
Il existe de nombreuses différentes balises personnelles étanches. Que ce soit les  MOB1 rescueME ou de type ResQlink+, cette dernière dispose d’un positionnement GPS grâce à un signal de 406 MHz et une capacité de déplacement de 121,5 MHz – le ResQlink+ relie rapidement et précisément votre position à un réseau mondial de satellites de recherche et de sauvetage. Une lumière stroboscopique intégrée offre une visibilité lors des sauvetages nocturnes. Cette dernière option est plutôt très bonne, mais on un peu moins destinée à des nageurs qui a priori vont évoluer en plein jour sans brouillard.

Le ResQlink+, une alternative pour les sports nautiques, pour la nage il faudra l’installer sur une bouée.

Le système reste de la taille d’un ancien téléphone et n’est donc pas facile à transporter sur soi en nageant (il n’est d’ailleurs pas prévu pour cela), au mieux à placer sur une bouée à tracter derrière soi. Une fois de plus ce type de sac étanche flottable permet d’emporter pas mal de choses essentielles en cas de besoin dont un peu d’eau et pourquoi pas une balise de localisation en plus de ses vêtements et autres clés. Ici on dispose donc d’un kit balise et sac orange permettant de flotter (même si le sac en question ‘es pas un dispositif de secours et de flottaison adapté) en attendant les secours.

Il existe enfin un bracelet dont le design est très, très proche du Dial, le Sea tags, qui lui se déclenche automatiquement en cas de chute dans l’eau ou sur pression du possesseur et qui déclenche un alerte et une localisation sur le smartphone des équipiers dans un rayon de 100m, car celui-ci se destine surtout on l’aura compris au navigateur et moins aux nageurs. Pour autant les similitudes sont nombreuses avec l’objet désigné par P Starck, même couleur, même type de silicon et système de fermeture identique, il enveloppe toutefois un boitier plus petit et donc moins gênant au poignet.

Contraintes du Dial :

Le premier point étant bien sûr qu’il faut et c’est une évidence que vous et votre référent captiez du réseaux téléphonique, lui de la 3g pour que l’application tourne (à défaut du Wifi) et pour le possesseur du bracelet que le système dispose de suffisamment de crédits et qu’il capte de la 2G.
Une fois dans l’eau au niveau 0 donc il n’est peut être pas si facile que cela de recevoir le réseau sur la puce Sim multi opérateurs dédiée installée dans le boitier, mais pour l’instant je n’ai pas souffert de perte de signal. Notez que la mise en route du boitier peut être assez longue surtout la première fois et qu’il met un peu plus de temps que votre montre à se localiser.

Le tarif est très correct pour un tel accessoire de sécurité et si l’on regrette un bracelet en silicone un peu moins souple que ceux des montres GPS, et un boitier plus épais aussi, cela ne gêne en rien lors de la nage, j’ai même testé en piscine où l’on noterait très rapidement les désagréments notamment lors de la touche au mur ou de la relance post culbute si cela ne tenait pas, mais rien de négatif à ce niveau là, juste un système d’attache moins conventionnel mais efficace malgré tout.

Pour la photo la personne à sauver est en combinaison de plongé mais en réalité le dispositif n’est pas adapté à cette pratique, le boitier n’est étanche qu’à 10m

Pour le reste si les débuts ont été difficile pour enregistrer son profil sur l’application (il s’agissait des premiers pas du dispositif) le fonctionnement est assez simple et l’interface très claire. Le boitier recharge ses batteries par induction avec une petite plateforme et se connecte facilement au téléphone, il dispose d’une batterie suffisamment efficace pour l’emmener en week end et faire plusieurs sorties en mer sans avoir à s’inquiéter de sa charge. Enfin il est livré avec 80 heures de localisation et une dizaine de sms prépayés mais je rappelle ici que l’on peut recharger facilement pour 25€ et 100 heures de localisation. Reste à savoir l’efficacité dans le temps et la sécurité de l’objet connecté contre des attaques extérieures.

Pour ma part je procéderais ainsi, partir avec un référent et en se renseignant toujours auprès d’un poste de secours s’il en existe un avant de plonger, afin de connaitre les courants, les marées, les obstacles et la météo. Se munir d’un sac étanche que l’on tire derrière soit pour être visible des autres utilisateurs notamment ceux munis d’un moteur. Avoir dans son sac des vêtements et une paire de chaussures pour pouvoir marcher et être couvert du vent si l’on devait sortir loin du point d’entrée et rentrer à pieds. Faire un test d’activation du dispositif bracelet et smartphone du référent pour être sûr que le signal passe bien. Enfin ne jamais se surestimer et ne pas chercher à nager contre le courant et trouver rapidement un point de repli ou un itinéraire bis si le parcours d’origine est trop dangereux (bateaux, courants, hauts fonds…). À la sortie de l’eau, remercier les personnes que l’on a sollicité pour ce suivi depuis la plage (secouristes) ou depuis son smartphone afin de rassurer et pouvoir faire un bilan de ce qui n’a pas fonctionné. Ainsi lors de ma première sortie je pensais avoir un cracking en temps réel alors que mon référent n’aura reçu que le point de mise en route de mon bracelet et son extinction, sauf déclenchement d’une alerte il ne savait pas où j’étais. Cela fait une économie de crédit certes mais il vaut mieux en mer pouvoir rassurer aussi ses proches par une simple consultation d’un point sur une carte afin de comprendre que l’on est bien sur le retour vers la plage après une heure et plus de nage quand on a un peu trainé dans l’eau.

3 nageurs que l’on distingue très peu en haut (avec un restube) mais bien mieux grâce à leurs bouées de signalisation.

En tant que sauveteur, que pratiquant de prone paddle board ou nageur d’au libre je valide donc ce petit bracelet et surtout le fait que cela soutienne la SNSM en lui dédiant une petite partie du prix d’achat. enfin pour soutenir ma station locale de la SNSM je réaliserai une belle traversée de 20km en Septembre de Saint Jean de Luz à Anglet pour relier symboliquement les stations qui officient sur cette partie de la côte basque toute l’année. si vous voulez les soutenir vous pouvez faire un don :
https://don.snsm.org/soutenir

Test de la combinaison Arena Powerskin carbon black

Il est toujours délicat de traiter de combinaison Néoprène sur un blog dédié à l’eau libre quand, pour les puristes il s’agit uniquement de nager en maillot et que ce fut même la règle jusqu’à récemment, mais que le grand public et que certains triathlètes ne jurent que par le Yamamoto pour faire 1900m dans une eau à 23°C. Je me permets de rappeler ici, que si la température de l’eau va effectivement entrainer une certaine hypothermie et que ce processus est propre à chacun, l’eau chaude et au moins aussi dangereuse. Au delà de 31°c les compétitions sont interdites car le corps ne pourra pas se rafraîchir et c’est important, il faut donc accepter d’avoir un peu froid au début et surtout de s’acclimater sur des périodes plus ou moins longues, dès lors, de ne pas partir avec une idée préconçue sur l’impossibilité pour son corps de s’adapter au frais voire au froid. Rappelez vous qu’il n’y a pas si longtemps des traversées longues et officielles se faisaient en maillot dans une eau à moins de 16°c. 

Mais revenons à nos combinaisons qui sont désormais imposées dès que la température (dont la méthode de captation n’est pas très claire) de l’eau se situe sous les 18°c mais sont déjà optionnelles sous les 20°c et qu’en triathlon on prend le risque de nager à 23.9°C avec un Néoprène sur le dos quand bien même l’air ambiant serait à plus de 30°c ce jour là. La différence air/eau est rarement traitée mais elle est aussi un facteur déterminant pour le choix de sa tenue le jour d’une course. 

Et concernant mon passif avec le Yamamoto j’ai eu l’occasion de nager depuis quelques années avec notamment des Aquaman, Zerod, Orca, Tyr, Zoot et autres depuis des années je pense savoir ce qu’il me faut pour ne pas trop souffrir dans l’eau avec un Yamamoto sur le dos. Ayant au programme de ma saison une étape en mer de 7.5km lors du défi quiberonnais où la combinaison est obligatoire, je proposais donc à Arena de tester leur combinaison et d’en faire un compte rendu ici le plus simplement possible. Je recevais la combinaison un jeudi de juin, et le samedi suivant, j’étais à Paris pour l’Open Swim stars où j’étais engagé sur le 10km puis le 2km le lendemain. Ce fut l’occasion de découvrir la Powerskin carbon black wetsuit  le nouveau modèle 2019 dans de l’eau douce.  Je précise donc que je n’ai aucun contrat avec Arena qui m’a prêté son modèle haut de gamme pour participer à quelques compétitions estivales et en faire un compte rendu sur ce blog que vous êtes nombreux à suivre. Vous pouvez retrouver le modèle ici :

Si j’avais le modèle noir intégral on voit bien la maillage en carbon sur cette image, cela facilite le gainage dans l’eau.

Première étape de quoi est elle constituée : 

Pour ce qui est de sa composition c’est du Yamamoto comme toutes les autres combinaisons de triathlon ou d’eau libre depuis des années, et dans le cas de de cette Arena vous n’aurez pas été insensible au terme de Carbon car c’est bien la matière qui lui a été ajouté par un maillage qui vient stabiliser le corps dans l’eau et surtout à mon sens le gainer. Ce gainage est essentiel pour aller vite (à la surface) mais droit également en alignant les pieds et la tête dans la bonne direction. Arena parle ici de Yamamoto Aerodome qui apporterait un maximum de flottabilité, et en cette matière je pouvais être un peu dubitatif car ce n’est pas ce que je cherche n’ayant pas naturellement les pieds qui coulent . Enfin les épaisseurs vont au maximum de 4.5mm sur le ventre et les jambes à 1.5mm sur les bras et les épaules en se limitant à 3mm sur le dos et l’arrière des jambes. Elle dispose d’un sytème de fermeture à glissière inversé  pas toujours facile à maitriser seul.

Mes points de référence en la matière : 

Des Yamamoto 39 et 40 de milieu et haut de gamme de marques de natation ou de triathlon qui proposent des modèles allant de 400 à 750€. Ma préférée étant la Orca Alpha car elle sa coupe ne descend pas trop sur les jambes ou les bras et que les épaules sont fines, extrêmement fine avec seulement 0.88m, mais dans une matière finalement peu extensible. En contre partie, la combinaison n’est pas chaude mais reste tout de même très fragile j’ai du la recoller à de nombreux endroits… Par ailleurs si les Zerod et Tyr se mettaient sans problème, la Orca ne glissait pas aussi bien dans un sens ou dans l’autre ce qui contribue aussi à l’abimer notamment en compétition de triathlon lorsque l’on est en mode transition 1. 

L’intérieur, les coutures, les collages et notamment cette matière finalement facile à enfiler.

Choix de la taille et enfilage : 

J’ai chois une taille L, donc a priori plus petite que celle à laquelle je pouvais prétendre, l’objectif étant de retrouver cette absence de tissu sur les chevilles et de bien dégager l’avant bras pour plus de sensations. Ici la black carbon s’enfile sans frottements et sans retenue elle glisse, une fois fermé le zip inversé (pas facile à faire seul toutefois car la protection de la glissière vient souvent se faire mordre) on est bien gainé et pas serré. Pour mes 1m90 et 85kg elle est parfaitement taillée.

Les points sensibles : 

Ils sont souvent nombreux, il y a d’abord le changement de la position dans l’eau à cause de le propension à faire trop flotter les jambes et donc d’induire un mal de dos et un manque d’efficacité des pieds qui ont tendance à ressortir de l’eau dans un battement que l’on ne sent plus. Ici je ne souffre pas de cette remontée des pieds à la surface c’était déjà le cas avec la Orca, mais cette dernière parfois me grattait ou me frottait au niveau du cou. Ici on aborde le point noir du Yamamoto, le côté obscur quand le lundi matin votre nuque est marqué pour quelques semaines par des brulures à la base du cou ou plus haut presque dans les cheveux. En réalité nous avons ici deux problèmes courants sur la plupart des designs de combinaison qui ne peuvent empêcher que le néoprène viennent en contact avec la peau et à chaque rotation de la tête lors de la respiration notamment dans un élément salé, viennent brûler l’épiderme doucement mais surement. Enfin une autre gêne pouvant survenir à l’endroit même de la fermeture éclair et du Velcro qui se rabat dessus qui peut avoir tendance à venir en contact avec l’épiderme entrainant des rougeurs ou plus ou un simple désagrément lors de la nage.

Après 25km en eau libre la combinaison n’a pas souffert et mon cou non plus, deux points importants dans le choix d’une néoprène.

Voilà donc pourquoi je préfère toujours nager en maillot afin de ressentir mieux l’eau et les appuis, ne pas souffrir de brulures, ne pas avoir une nage moins naturelle et éventuellement un mal aux lombaires. 

Autant dire que je ne pars pas convaincu du bienfait des néoprènes ni sur le fond ni sur la forme. Pour autant il m’arrive de faire des kilomètres en hiver avec en eau froide ou simplement un matin sous la pluie quand j’ai froid ou que je nage seul pour optimiser ma sécurité ou que je nage avec des nageurs plus lents que je vais devoir attendre voire assurer leur sécurité. Je ne suis pas hostile à l’objet en soi s’il était confortable, pas trop cher et durable (je pourrais rajouter écologique). C’est un vêtement technique pratique mais dont l’utilisation en compétition devrait faire l’objet d’une révision.

Les premières sensations :

Dès le premier essayage la Black Carbon d’Arena va se révéler être bien différente de ces expériences passées. Je pensais trouver une combinaison souple certes mais pas aussi confortable aux épaules que ma Orca Alpha qui affichait 0,62mm moins de matériel à ce niveau. À peine enfilée et déjà parti pour un 10km que je bouclerais en 2h24 soit une 7ème position sur une centaine de nageurs, je me sens immédiatement bien, malgré quelques pertes de sensations sur les appuis des bras la combinaison va me propulser comme le lendemain sur le 2km parmi les meilleurs nageurs en me faisant gagner de précieuses secondes au 100m. 

Se sentir frais après plus de 7km dans l’eau fraiche et pouvoir courir facilement pour rejoindre l’arrivée avec le sentiment d’une mission bien accomplie

Concernant la souplesse des bras et la sensation d’appui je rappelle que les combinaison sans manche ne sont pas homologuées en compétition, il faut donc obligatoirement en nage en eau libre disposer d’une intégrale complète. Mais revenons à notre Arena, pour laquelle je n’avais mis aucune « protection » autour du cou pour ce premier test en eau douce et où aucun désagrément n’est apparu sur ces 12km dans le canal de l’Ourcq.  Ni tour de cou en silicone ni vaseline ou autre graisse ça pouvait être délicat mais en enfilant la combinaison je sentais que l’encolure était basse et confortable que la matière si elle était proche du corps et ne faisait pas entrer d’eau ne tirer pas sur la peau. Je prenais un risque mais en eau douce sur ces compétitions à plutôt bonne intensité je n’ai ressenti aucun problème, aucune rougeur ou frottement au niveau de la fermeture.

Une première place sur le 2km de l’open swim stars en catégorie d’âge que je dois à ce morceau de néoprène on ne va pas se mentir, au départ en maillot je n’avais aucune chance.

Je me devais donc de tester ce néoprène en eau salée ce que je ferais un mois plus tard sur la très rapide mais courte traversée de la baie de saint jean de Luz, 1850m annoncés qui se gagnent en moins de 20 minutes et sur laquelle je termine 20ème en 22 minutes. À nouveau aucune protection autour du cou ou ailleurs, j’enfile la Arena avec des gants de vélo pour ne pas la marquer elle ne souffre d’aucune blessure pour l’instant et je la fait fermer par quelqu’un car ce matin là je n’y arrive pas seul. Enfin, je vais terminer mon test grandeur nature sur les 3 et 7.5km des défis quiberonnais dans une eau plus fraîche et sur un parcours magnifique où la combinaison est obligatoire. Toujours pas de produit autour du cou et un gainage appréciable pour nager droit et garder un cap et terminer en 1h38 cette distance en pleine mer dans les pieds de très bons nageurs. Aucune fatigue au niveau des bras ou des épaules je peux terminer en forçant et en augmentant la fréquence, la seule limite vient du nageur pas du matériel. Je nage plus vite qu’en maillot, je ne ressens pas du tout le froid présent au 4ème kilomètre et je souffre un peu du chaud qui suivra pour nous ramener au port Haliguen, aucune fatigue et toujours aucune rougeur.

Voilà ce que j’appelle poliment rougeur, le résultat d’une eau salée, d’une intensité dans la nage, d’une matière trop irritante et d’une mauvaise coupe dont souffre pas mal de nageurs dont mon camarade après Quiberon…

Les résultats dans l’eau : Elle va vite, elle ne blesse pas, elle gaine bien, elle est bien coupée, elle est hyper souple aux épaules donc j’avais tous les atouts pour faire 2h24 au 10km de l’open swim stars ou encore 1h38 sur le 7.5km de Quiberon. 

À l’heure du bilan j’ai été bluffé par la qualité des matériaux, la bonne tenue (après 4 compétitions seulement on verra sur le long terme) du néoprène et sur l’absence totale de frottement. J’ai nagé clairement plus vite qu’en maillot (voilà pourquoi il faut revoir les règlements en la matière pour que les nageurs soient à pieds d’égalité) et j’ai bien ressenti la glisse qu’une telle technologie permet en eau douce calme aussi bien qu’avec des vagues dans le dos sur le parcours breton  en pleine mer. De tous les modèles que j’ai pu tester au cours des dernières années elle est clairement au dessus et si les bras sont plus épais que sur le haut de gamme de Orca, la souplesse est pourtant au rendez-vous comme quoi les chiffres, ça ne fait pas tout. À ce stade, après 25km en eau libre, aucune critique à part peut être sur la durée de vie mais ça je vous le dirai avec le temps.