Bien qu’ayant pu participer aux championnats du Monde FINA l’an dernier en Hongrie dans le tumultueux lac Balaton je n’avais pas forcément coché cette compétition de fin de saison qui se tenait sous l’égide de la LEN les 8 et 9 septembre 2018.
Mais faire partie d’un club c’est aussi être pris dans une dynamique et se laisser tenter par une virée au fin fond de la Slovénie dans le bien nommé lac de Bled, avec quelques doutes au départ.
L’inscription se fait directement auprès de l’organisateur et contrairement à la natation course il n’y a pas de temps à justifier sur aucune des deux épreuves proposées, le 3 et le 5km. À ce niveau je dois préciser que les autres disciplines (plongeon, water polo, Synchro et course) sont aussi présentes mais à des moments différents et sur d’autres sites.
Le principe en Masters est de nager par catégorie d’âge divisée par tranche de 5 ans à partir des plus de 25 ans jusqu’aux plus anciens possible.
Je suis encore une dernière fois dans les 40-44 ans et je sais que sur une telle épreuve de nombreux italiens, bulgares et autres hongrois vont venir jouer les premières places, je viens donc pour faire un chrono et une belle course, rien d’autre. Mais à défaut d »avoir avec moi mon compagnon de club Fred avec qui j’avais fait les mondiaux, je pars avec toute une équipe de Paris Aquatique et nous voilà tous logés ou presque dans une grande villa sur les hauteurs de Bled et l’émulation du groupe va jouer son rôle.
Le vendredi nous sommes trois à faire un tour de l’île de Bled à la nage et à la visiter en partant du stade d’aviron local. Le lieu est tout simplement magnifique, le lac fait à peine 2km dans sa longueur mais l’urbanisation très limitée nous permet de nager dans un écrin naturel superbe. L’eau est parfaite autour de 21°C, transparente et le soleil est de la partie, que demander de plus.
Le samedi récupération des accréditations puis attente de la vague de départ pour Gabriel et moi qui serons les seuls à nager dans notre catégorie. Le parcours est des plus simple départ en tenant une « corde » virage à main droite pour rejoindre une ligne de bouées d’aviron et on tire tout droit en suivant celle-ci sur 1000m, demi tour et retour puis dernier virage à main gauche et sprint sur les 400-500 derniers mètres.
Les vagues sont limitées à 50 nageurs donc si votre catégorie d’âge compte plus de nageurs ils sont divisés en plusieurs départs. C’est notre cas, nous sommes à peine une grosse vingtaine de nageurs à partir dans un climat très calme et serein, sans aucune irrégularité ni mauvais coups au départ, c’est appréciable. Au premier virage je suis 6ème et à part quelques tentatives de dépassement je garde cette place tout le trajet aller. au demi tour un nageur suisse me passe à la loyale après avoir drafté derrière moi pendant 1500m. Je lui rendrai la pareille au dernier virage pour frapper la plaque avec 4 secondes sur lui.
La sortie de l’eau est moins en accord avec le reste de l’organisation, pas d’eau ni autre chose à manger, pas d’accès à son chrono, mais on fait avec et on se connecte dans l’après midi pour se rendre compte que la deuxième vague était bien plus rapide. Je termine 23ème en 39’51 à plus de 6 minutes du premier, autant dire aucun regret.
Le lendemain c’est au tour du 5km avec un parcours qui garde le même principe mais nous fait nager jusqu’au bout du lac jusqu’au centre d’aviron depuis lequel nous nous étions mis à l’eau le premier jour. Nous longerons l’île et aurons à rentrer toujours le long des lignes pré-installées et qui supprime toute navigation ou choix de direction. C’est mon seul regret sur cette course qui retire à l’eau libre une composante pourtant importante.
Sur ce départ ça va encore plus vite et des nageurs sont capables de tenir un rythme largement sous 1’10/100m, vous l’aurez compris je laisse partir et je gère dans un peloton.
Après 2500m je décide de drafter derrière le dit peloton et je n’arriverai jamais à reprendre la tête de celui-ci que je menais pourtant jusque là. Donc 4 nageurs me précèdent à la plaque et j’en termine pas forcément dans le rouge en 1h09’44 et là quelques regrets car 6 nageurs finissent en quelques secondes et je me retrouve en 29ème place au général. Le 30ème nageur est à plus d’une minute derrière.
L’ensemble de mes co-équipiers ont tenu leurs rôles en réalisant de très bleus courses et de très bons chronos, un effet émulation ou bien est ce la nutrition et hydratation slovène qui nous a bénéficié? Bravo à tous et toutes en tout cas et merci de cette belle ambiance.
Je repars de Slovénie avec un réel plaisir d’avoir nagé en club dans un si beau lac et auprès d’une organisation bien rodée et très accueillante. Quelques critiques sur la sortie de l’eau et sur le contrôle des tenues officielles ou encore sur les règles de drafting mais sur le reste que du positif. Et si vous aimez avant tout l’eau libre et moins les compétitions la Slovénie est une destination à cocher sans aucun doute.
Moi j’aime presque autant les deux, et je terminerai la saison à Jablines lors de la finale de la coupe de France pour jouer mes chances pour une troisième place finale en maitres 1 (25-44 ans), grâce à mes inscriptions sur 5 et 10km.