Débuter en eau libre, aborder sa première compétition.

J’aborde souvent des détails très techniques de l’entrainement et des projets ou des compétitions qui sans être hors normes paraissent simplement hors de portée à bon nombre de nageurs que je croise tout au long de l’année. En parallèle je vois que les épreuves grand public comme l’Open Swim Stars ou dans son sillage les Aqua Challenge de la fédération française cherche à promouvoir cette discipline et dispensent souvent des conseils voire des entrainements afin de pouvoir se sortir de sa première épreuve. À ce niveau là la fédération de natation ne propose pas grand chose de qualitatif avec des sessions de 1500 à 1700m pour un niveau confirmé qui s’apprêterait à se lancer sur un 5000m cet été.  Face à cette demande accrue et à mon sens au manque d’informations pertinentes sur la question vis à vis de ce public débutant ou en provenance d’une autre discipline comme le triathlon, le trail, le ski de randonné ou autre, il me semblait bon de faire un rapide présentation à l’attention de ces futurs nageurs d’eau libre qui en sont encore au stade de la recherche sur internet afin de se lancer dans le grand bain.

Le choix du lieu et de la distance :

En dehors du choix de la date et de la localisation qui restent totalement personnel, je souhaite me pencher sur la stratégie à adopter pour ses premières courses. Va t-on se plonger dans un lac, une rivière ou en pleine mer, à quelle température, avec ou sans Néoprène et sur quelle distance?

Le choix du milieu est important, un lac n’est pas forcément froid contrairement à pas mal de rumeurs, mais pas pour autant calme car il peut y avoir du trafic maritime et du vent. En mer on peut se retrouver à chercher des bouées très éloignées du bord et à devoir naviguer en se fiant au reste de la meute ou à des immeubles et autres détails au loin sur la côte, l’eau salée va irriter plus vite aussi autour du cou et des bras notamment pour ceux et celles qui voudraient se lancer habillés.

En pleine mer, en lac ou en rivière, en combi ou en maillot beaucoup de possibilités et de facteurs bien loin de vos conditions d’entrainement en piscine.

La distance à nager le jour J va dépendre de ce que vous pouvez nager chaque semaine ou en une fois sans être totalement détruit. À la différence des conseils de la fédération je ne vous dirigerai pas vers un 5000m ou vous considérerai comme confirmé si vous faites 3 sessions de 1700m par semaine, donc si votre volume hebdo ne dépasse pas votre objectif en compétition passez votre chemin, entrainez vous à raison de 3 à 4 fois par semaine sur une distance totale de 10 à 12000m et là oui le semi marathon (équivalent de l’effort en course à pieds qui parlera à beaucoup de novices en eau libre). Si votre entrainement compile en plus des sprints, de la distance en aérobie et de la technique (notamment spécifique à l’eau libre avec par exemple de la respiration type water polo et autres) vous êtes selon mon expérience tout à fait capable de vous lancer sur ce type d’épreuve grand public. 

Reste une condition à satisfaire celle du temps limite que la compétition vous propose c’est souvent un grand mystère jusqu’au briefing de départ et j’ai vu des nageurs se faire sortir de l’eau en coupe de France à moins de 500m de l’arrivée sous prétexte que le temps était dépassé. Pas forcement la meilleure voie pour développer la discipline et encore moins très compréhensible quand e public master débutant dans l’eau libre ne finira jamais à moins de 30 minutes de jeunes nageurs évoluant en coupe de France, des épreuves qui pourtant si on en croit le DTN ne sont pas du haut niveau. Je veux bien le croire quand ce même entraineur nous poste des entrainements de la semaine à moins de 2km par session pour ce public confirmé. Donc au moment de faire votre choix ne vous lancez peut être pas sur une épreuve ayant un label coupe de France mais préférez une organisation grand public qui saura vous accueillir dignement et pourquoi pas vous remettre une médaille à l’arrivée.

Choisissez un milieu qui vous parait le plus sympathique possible, la météo y fera pour beaucoup et ne sous estimez pas un petit lac au coeur de la France ou une rivière, les épreuves sur la côte méditerranéenne sont souvent des lieux sous au Mistral et donc à l’annulation ou modification de course et le rendez vous d’un public de nageurs vraiment confirmés.

Le choix de l’équipement.

Le choix du Néoprène dépendra malheureusement de la prise de température de l’organisateur le matin même, mais soyez prêt à nager sans pour vous sentir plus libre et ne pas finir en hyperthermie si le soleil tape. Soyez prêt à débuter une épreuve en ayant un peu froid, lorsque vous partez courir il s’agit du même phénomène, vous aurez froid au tout début puis votre corps va se réchauffer et vous serez parfaitement disposé à réaliser un effort sans étouffer. La température de l’air est donc au moins aussi importante que celle de l’eau.

Si vous partez en eau salée avec un maillot ou une combinaison un tant soit peu serrée, alors utilisez de la vaseline pour éviter les frottements sur le cou ou sous le bras, voire sur les tétons. Enfin s’il fait beau ne sous estimez pas le pouvoir du soleil sur votre peau et protégez vous, même si vous êtes immergés.

Soyez plutôt vigilant sur le type de lunettes que vous allez porter, un écran clair ne facilitera pas la vision s’il y a du soleil et la buée est à éviter donc lavez bien vos montures au savon avant le départ et n’y mettez pas vos doigts, sinon ce sera le Fog anglais qui vous emmènera dans la mauvaise direction. Choisissez une paire confortable si jamais vous envisagez de vous placer dans une mêlée et de prendre des coups de pieds, de poings et de coudes ou autres pendant votre trajet…

Avant votre départ passez par la case échauffement en partant du bas du corps et en remontant dans le but de vous assouplir et de vous faire monter en température et de vous étirer le dos et les bras le plus possible en insistant aussi sur la nuque. Inutile de courir ou d’imiter une éolienne ou un moulin, des rotations lentes devraient préparer au mieux vos articulations et pour vous faire monter le cardio avant le départ vous pouvez utiliser des mouvements plus efficaces et moins brutaux. Le but étant que vous soyez prêt 10 à 15 minutes avant le départ sans avoir pu nager et donc en capacité d’écouter le briefing de course en vous maintenant au chaud et parfaitement capable de nager vite dès le départ pour vous extraire du paquet.

Au départ était la mass-start.

Car c’est bien ce qui vous empêche de vous inscrire sur une course d’eau libre avec la distance à nager, le départ en mode mass-start comme les triathlon de ma jeunesse avant que des fonds d’investissements ou des gens du marketing décident qu’il fallait partir par vagues et ne plus faire une course ensemble depuis le début et donc ne plus rien comprendre à sa position dans la course… En eau libre on est au départ en ligne (virtuelle) sans toucher le fond et en attendant le son du clairon pour attaquer un 3, 5 ou 10km en visant une bouée que l’on distingue à peine au loin, ou au contraire beaucoup trop proche et où l’on sait que ce virage va être un triste spectacle pour l’humanité, les droits de l’homme et du nageur… 

Si en eau libre vous partirez dans l’eau, en triathlon ça débute souvent par un bon sprint sur le sable.

Enfin heureusement cette année encore vous partirez dans un bouillon plus ou moins grand en fonction de votre distance et de la popularité de l’épreuve choisie, une fois de plus le Monte Cristo cette année ce sera 800 à 900 partant en mer, mais le lac de Saint Pardoux sera bien plus calme, y compris pour moi qui part dans les premiers et qui aime bien se frotter sans pour autant donner ou prendre des coups.

Choisissez bien votre position au départ plutôt sur un côté, plutôt à l’arrière, qui sera mon choix sur une traversée de la baie de Saint Jean de Luz, une épreuve très courte de 1850m car sur les premiers mètres au départ de Socoa certains jouent leurs vies ou partent très vite mais par expérience trop vite et en passant se placer au mieux dans l’axe de l’arrivée se montent les uns sur les autres alors qu’en étant plus prudent à l’écart de cette meute, mais bien échauffé et sûr de mon parcours (les bouées d’entrées au 300m sont plus importantes que le reste) je termine dans le top 20 en doublant pas mal de nageurs qui ont du se faire peur et mal.

À ce stade quoi de mieux que vous conseiller d’ignorer toute forme de pression et de nager selon votre allure en cherchant à bien poser votre nage sans partir trop vite et en vous amusant.

Pas facile de s’y retrouver, à vous de rester dans votre course et de gérer votre allure selon votre niveau et la distance.

Car il faudra gérer la distance et son allure, ici c’est l’entraînement qui va conditionner cela et votre capacité à maintenir de la vitesse sur de longues périodes et en parallèle le travail en aérobie pour développer votre endurance fondamentale. Donc avoir fait des sprints sur 25 ou 50m tout au long de l’année ne vous servira pas à grand chose si vous n’avez jamais pu faire 1500m à allure souple non stop où 3×500 à allure de course avec peu de repos entre chaque répétition pour habituer votre corps à affronter le coup de moins bien que vous allez connaitre, plus ou moins tôt en fonction de votre préparation.

J’ai cette habitude de partir trop vite du fait de l’envie de bien faire mais si je double, passé les 500m, beaucoup de nageurs c’est mauvais signe pour eux, logiquement je devrais plutôt être rattrapé au fur et à mesure de mon ralentissement par des nageurs plus stable et capable de maintenir une allure plus longtemps que moi. Donc ne partez pas trop vite ce léger gain va peut être provoquer un ralentissement plus important que si vous aviez maintenu une allure moyenne sur toute la distance. C’est votre première course, vous ne visez pas un podium alors partez bien échauffé mais tranquillement. La course ne s’arrête pas à la première bouée il faudra nager et nager encore pour venir toucher la plaque.

Nagez souple mais nagez droit.

Le reste de mes conseils vont être plus compliqué à appliquer si vous n’avez aucune notion d’eau libre, des virages et de la lecture des courants et autres vagues. Car en milieu ouvert sauf à devoir nager tout droit d’un point A à un point B sans passer par des bouées il faudra jouer avec un grand nombre de paramètres dont la navigation mais aussi le drafting. 

Nager en peloton ou pas ne vous épargnera pas de naviguer au mieux.

J’organisais au Liban une traversée dans la largeur de la Baie de Jounieh et sur 3000m la plupart des nageurs partaient bien trop à droite ou à gauche sans être capable d’évoluer si au mieux avec les courants et les vagues, au moins tout droit vers le point d’arrivée. Ils pensaient toujours faire face à l’énorme immeuble qui nous servait de point de repère quand le corps et notamment leurs pieds n’indiquaient plus depuis longtemps le point de départ, ils ne dessinaient pas une ligne droite mais bien une grande courbe qui leur faisait nager 10% en plus de la distance à tel point que les compétiteurs étaient persuadés que la distance réelle est de de 3300m.

Donc si vous voulez nagez vite, nagez moins que le paquet et évitez vous des détours et autres déperditions voire éliminations en ne passant pas autour des bonnes bouées. Regardez aussi souvent que possible la direction que vous visez et restez gainé dans l’eau pour tenir votre cap.

Enfin si vous souhaitez vous économiser (pas en navigation) vous pouvez opter pour une aspiration dans un peloton de nageurs qui comme en vélo s’ils vous encadrent vont vous faciliter la tâche et donc vous épargner un peu d’énergie. En eau libre vous ne pouvez pas drafter comme en triathlon car si vous gênez le nageur de devant qui peut chercher à s’éloigner de vous, vous pourriez être sanctionné d’un carton jaune voire rouge si vous êtes récidiviste. Dans tous les cas si vous collaborez avec un ou des nageurs essayez de prendre des relais ou au moins de ne pas toucher l’autre nageur et de pas le bloquer à une bouée alors qu’il vous tracte depuis 2000m.

Aux bouées justement c’est tout un art de tourner et de ne pas se faire rouler dessus ou enfermer, si vous êtes de ceux et celles qui sont partis au plus large et en dernière ligne vous appliquerez une méthode dite du virage au large pour ne pas connaitre le phénomène précité à chaque changement de direction. Sinon il n’y aura pas, a priori, de virage à plus de 90° (si c’est le cas pensez à ne tourner qu’à un bras et tendre le membre intérieur pour vous protéger de la bouée et des autres concurrents), et un court passage sur le dos ou un peu de contorsion et ce passage technique ne sera qu’un jeu d’enfant où l’on perd ou gagne souvent quelques places, si vous ne jouez pas le chronomètre une fois de plus soyez intelligents et prenez le temps. Si je me permets de vous conseiller de passer sur le dos lors des virages c’est aussi une bonne technique pour récupérer ou pour remettre ses lunettes en évitant de passer en brasse ou de stagner à la verticale qui pourrait vous amener à vous faire percuter par un nageur et surtout vous faire perdre de l’énergie et de la vitesse.

Vous arriverez loin derrière les nageuses élites et ça vous fera méditer sur le sexe fort, un bon point pour l’humanité.

Si vous nagez face aux vagues il faudra surement réduire un peu l’amplitude et augmenter la cadence de bras, en cherchant à vous orienter quand votre tête arrive dans le haut de la vague que vous croisez histoire de voir autre chose que de l’eau. À l’inverse avec une houle dans le dos vous pourrez pousser plus, façon bodysurf pour progresser avec l’onde naturelle en cherchant à glisser sur chaque bras et en vous aidant des jambes.

Pour ce qui est du courant si vous ne connaissez pas l’endroit, la marée et les rivières alentours regardez le plan d’eau avant le départ mais surtout prenez des infos auprès des nageurs locaux et dans une rivière vous pouvez aussi éviter de nager contre le courant et trouver des endroits où il sera moins contraignant, l’eau est déjà 800 fois plus dense que l’air pas besoin d’en rajouter…

Vient enfin l’arrivée, du moins la vision de cette ligne d’arrivée qui est constituée bien souvent d’une plaque qu’il faudra frapper avec la main porteuse du transpondeur que bien des triathlètes portent à la cheville par habitude, et qui auront bien plus de mal à apparaitre dans le classement officiel à défaut de pouvoir valider leurs chronomètre. La fatigue aidant il est bien plus difficile de venir claquer cette plaque qu’il n’y parait car elle semble avance au même rythme que vous dans les derniers mètres et na jamais vouloir se laisser rattraper. Soyez intelligent ici encore et poussez avec les jambes un peu plus fort en cherchant à ne pas trop maltraiter la technique naviguez bien pour ne pas rater l’entonnoir d’arrivée et essayez de sprinter s’il vous reste un peu d’énergie, sinon terminez au mieux en cherchant de la glisse et avec le sentiment du travail accompli. S’il s’agit d’une sortie terrestre pour passer une ligne comme en triathlon alors ne négligez pas les jambes afin de pouvoir vous porter après cet effort à l’horizontal, en augmentant la cadence de battements et en nageant le plus loin possible pour ne pas avoir à courir avec de l’eau jusqu’à la taille…

L’eau libre est un sport magnifique et si vous êtes un nageur moyen vous y trouverez un sentiment de liberté et de belles amitiés pour peu que vous ayez en club un entrainement minimal pour nager cette distance sans problème.

Une saison (ou presque) en coupe de France d’eau libre

Après avoir lancé ma saison en mai dernier, il est temps de faire un point sur les étapes de coupe de France d’eau libre auxquelles j’ai pu participer et qui m’ont mené, à ce jour, à une troisième position au classement général dans ma catégorie des maitres 1.

La Coupe de France c’est à la fois très simple, un cumul de points tout au long d’une longue saison en eau libre de Octobre à Septembre partout en France (pas tellement dans les Dom Tom ou en mer en général) sur des distances allant de 1500m à 10.000m (un seul 25km aux championnats de France) et très compliqué car les points attribués ne sont pas les mêmes selon que l’épreuve compte simple ou double depuis la création des « Aqua challenge ». On comptabilise les 15 meilleurs résultats et si cette coupe est plutôt destinée aux jeunes talents il existe aussi un classement maitres 1 et 2 soit les 26-44 ans (dont je suis) et les 45 ans et plus (ce qui laisse moins d’occasion aux maitres de briller par rapport aux bassin ou aux championnats d’Europe ou du Monde qui séparent les nageurs par tranches de 5 ans).

Ce long compte rendu est surtout l’occasion de revenir tour à tour sur les réglementations (Néoprène, sorties de l’eau temps limite…), les différences d’organisations et enfin sur les lieux visités.

Pour être complet j’avais débuté la saison 2018 en 2017 à Martigues lors de la posidonienne en participant au 5km qui fut réduit à 4km sans que l’on sache vraiment pourquoi ni qu’on le sache tout simplement ce qui ne va pas permettre de lancer un sprint final dans une eau fraiche où l’on était forcé de nager en Néoprène. Bilan, un temps très moyen, un chronométrage plus que  limite car après avoir disparu du classement je me retrouve avec un temps un peu plus lent que celui donné ma montre et que devant moi se trouve des nageurs avec palmes qui pourtant essayent d’expliquer à l’organisateur qu’ils devraient ne pas y apparaitre.

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Des épreuves en mer il y en peu mais du Mistral c’est plus courant.

Une étape en mer était tentante mais le mistral et une organisation un peu débutante ne va pas permettre de profiter de ce lieu magnifique par ailleurs pour faire de l’eau libre. Je finirais le week end à la seconde place du 1500m (qui ne compte pas pour la coupe de France) ce qui permettra de travailler la vitesse malgré le fait que la ligne d’arrivée ne fut installée que lors de notre approche, ce qui ne rendait pas facile la navigation finale.

Vous l’aurez compris un très beau spot d’eau libre mais pour ce qui est du volet sportif on se demande comment la fédération a pu lui délivrer le label coupe de France (s’il en existe un?), quasiment aucun briefing d’avant course, un petit mistral qui nous empêche de finir le parcours officiel, certains nageurs n’iront même pas chercher la dernière bouée avant de tourner vers l’arrivée, et un service de chronométrage catastrophique qui feront remonter un classement irréaliste comptant pourtant pour un 5km.

Ma deuxième expérience sera donc celle qui me permettra d’ouvrir la saison 2018 au Lac de Paladru sur 10km, après 5 mois à nager pus de 100km mensuels. Le principe est simple, un tour de lac qui parait très long (7km dans sa plus grande longueur) et cela va se confirmer avec la parcours qui fera plutôt 12km (les chronos viendront confirmer mes impressions de course). Une organisation débutante aussi mais qui propose un vrai briefing d’avant course et qui fournit des bénévoles pour le ravitaillement au milieu du parcours. L’eau ayant était mesurée sous les 20°C le Néoprène était optionnel et ne va pas permettre une équité dans cette course longue. Mais ici le règlement était appliqué. Selon mes informations le tour du lac ne sera plus proposé dans ce format mais en deux tours de 5km désormais. Un très beau lieu, une belle ambiance, une belle pluie pour finir ce long parcours et une organisation qui apprend mais qui propose une belle étape.

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Avec Monsieur Jacques Tuset l’homme aux multiples évasions à la nage, pour son 9ème Monte Cristo.

Puis ce sera au tour du Défi Monte Cristo  pour un programme chargé :

5km le vendredi, 2.5km le samedi, et le 5km officiel comptant pour la coupe de France le dimanche.

Malheureusement la réalité sera différente. Un peu de mistral (à nouveau) sera de la partie (il souffle à ce niveau pourtant 8 à 12 jours par mois dans la région) et nous empêchera de partir sur le premier 5km. Étonnant car il pousse plutôt dans le bon sens et à part pour le premier kilomètre il est un allié évident pour finir cette course. Ce qui se confirmera avec mon meilleur chrono sur un 5km le dimanche lorsque nous aurons la permission de nager depuis l’ile avec une heure de retard (comme pour toutes les courses du week end du fait du nombre de nageurs inscrits et d’une organisation qui n’en prend pas compte). 

Le parcours est extrêmement simple et particulièrement agréable à nager dans une eau fraiche, moins de 18°C au départ mais sans être obligé de porter une Néoprène, ce fut donc un plaisir de finir dans le top 30 de cette épreuve qui selon moi est sur côtée car pour le prix de l’inscription rien ne semble être à la hauteur. Pas d’eau potable sur le site, pas de tente organisation, pas de respect des horaires de départs, pas de plan B en cas d’annulation à cause du Mistral qui pourtant semble présent au mois de Juin, et enfin pas de respect des distances car l’épreuve du samedi s’est résumée à un petit 1600m que les nageurs en Néoprène locaux ont appréciés tellement le chronomètre pouvait flatter les égaux si l’on pensait avoir nagé 1km de plus…L’organisation s’en excusera plus tard justifiant cela par le fait qu’une bouée aurait bougé entre le moment de son placement et le départ de la course (soit 500m en 30’, sachez le une bouée attachée au fond de l’eau peut se mouvoir à 1km/h).

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Quand une épreuve est annulée le matin d’une épreuve le Paris Aquatique nage en équipe

Une étape à oublier au plus vite, mes critiques doivent être prise ici avec beaucoup de sérieux car à la différence des deux premières épreuves celle-ci a plus de 20 ans d’expérience.

Ce sera au tour de Bordeaux de proposer un 5km en lac artificiel à l’occasion du triathlon local et le parcours s’en fera ressentir car il s’agira de deux boucles de 2.5km avec une sortie à l’australienne au milieu alors que je pensais qu’il était interdit de se déplacer en eau libre avec les pieds au sol. Il semblerait que le règlement change selon les régions et les organisateurs. Une fois de plus un doute persiste quant à un label coupe de France voire à un quelconque document permettant d’harmoniser les épreuves à travers le pays.

On était dans une ambiance triathlon avec une option eau libre, ce qui fait craindre que ce sport ne se développe dans l’ombre du triple effort en ramassant les miettes à l’image de ce qu’il restait au ravitaillement après notre course. Cependant une très belle course tactique en équipe avec une nageuse prometteuse en la personne d’Anne une camarade de club encore junior avec qui je l’espère j’aurai l’occasion de faire d’autres traversées voire des relais.

Enfin, ce fut le 10km du lac d’Annecy, j’avais pu tester le 5km l’an dernier avec un très grand plaisir et un temps de 1h15 je me lance cette année sur la distance olympique à défaut de plus ce qui pourrait pourtant être au programme facilement.

Avec un premier briefing la veille au soir, un autre avant le départ, un double ravitaillement depuis les bateaux et un chronométrage sans problème , et, non pas un, mais deux transpondeurs. Une organisation carrée et un site magnifique. 

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Les départs des 10km sont souvent moins rugueux que les autres même si cela nage très vite au final.

Du simple fait d’avoir fait 5 épreuves dont deux 10km me voilà 3ème au classement des maitres 1 et je jouerai donc la finale de la coupe de France en Septembre prochain pour voir si je peux rester sur la boite, j’en profiterai pour découvrir Jablines et tirer un trait sur cette saison d’eau libre une semaine après les championnats d’Europe à Bled en Slovénie, un déplacement d’équipe qui permettra d’évaluer l’organisation de la LEN qui n’avait pas grande presse après les championnats de Londres il y a deux ans…

Ce que l’on peut retenir donc de cette saison c’est la plus grande incohérence qui règne en terme de règlement sur le port ou non du Néoprène surtout dans la phase déterminant la température exacte de l’eau avant le départ ce qui donne l’impression que lorsque la majorité des nageurs semble frileux la température tombant systématiquement sous les 20°C. Ce nouveau point de règlement qui semble déplaire à la plupart des pratiquants d’eau libre mais convenir aux triathlètes qui souhaitent participer à une épreuve de natation occasionnellement pourrait pourtant connaitre une issue logique en autorisant les nageurs hors licence FFN ou ne désirant pas participer au classement officiel à nager dans du Néoprène sans que ces combinaisons n’aient besoin d’être homologuées (le seront elles un jour par la Fina?) 

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Un point de règlement que je ne connaissais pas, la sortie à l’australienne semble autorisée, un moyen de parler stratégie avec sa camarade de club et de travailler son plongeon.

Le classement enfin récompense plus, le nombre de courses et la longue distance (dont les participants sont si peu nombreux que le dernier marque tout de même un grand nombre de point par rapport aux 5 ou 2.5km) que la valeur réelle des nageurs, à qui elle ne rend pas hommage, notamment dans ma catégorie, et  l’occasion m’est donné de saluer Fred Romera qui fut mon compagnon à Paladru, Marseille et Annecy…

Dans un prochain article j’aurais l’occasion de revenir sur le 10km de juin dernier lors de l’Open Sim Stars à Paris qui mérite que l’on en parle tellement ces épreuves en pleine ville avec un très grand nombre de nageurs mais sans enjeu ni classement final pourraient être l’avenir de notre discipline.

Préparer sa première longue distance en eau libre

Lors de mes participations à des épreuves notamment de coupe de France ou autres évènements franchisés comme l’excellent Open Swim Stars  (qui cette année propose des 10km), l’Eurasia Swim cup ou OceanMan, il n’est pas rare qu’ayant choisi le plus longue distance possible, ce qui rime avec 10km, car le 25km est absent des tablettes à mon grand regret (sauf au championnats de France élite), il n’est pas rare que des nageurs participant régulièrement à des 5km viennent me questionner à propos de la distance marathon.

La grande majorité doute de la faisabilité et bien souvent ne s’inscrit même pas à des combinés sur un ou deux jours (par exemple un 5km le samedi et un 2km le dimanche matin) pensant ne pas avoir les bras.

Alors certes les 10km ne sont pas légions mais on en trouve tout de même un peu partout en France, mais pas en mer malheureusement, et, si parfois il est nécessaire de pouvoir terminer dans un temps limite (3h) voire de justifier d’un chrono sur la distance dans l’année, bien des 10km sont en fait ouverts à tous mais ne font pourtant pas recette, du fait j’en suis sûr que la distance effraie.

Il s’agit techniquement d’un marathon en eau libre (4km en courant=1km en nageant) et lorsque l’on voit l’engouement pour les courses de 42km partout dans le monde, les nageurs du dimanche devraient rêver de se lancer un jour sur un 10km. La réalité est toute autre, cette discipline qui pourtant connait un essor non négligeable notamment grâce à des franchises qui permettent de nager au coeur des villes ou à des épreuves mythiques (défi Monte Cristo) fait encore peur à bien des pratiquants qui avec un niveau d’entrainement équivalent en course à pieds feraient le marathon de Paris un jour ou l’autre après avoir validé un ou deux semi (notre 5km en eau libre).

Il y a une frontière que de trop nombreux nageurs n’osent pas franchir alors même qu’il n’est pas impossible de nager 3h (soit 1’47 au 100m parfois en combinaison Néoprène) avec des ravitaillements, lorsque l’on nage 3 à 4 fois par semaine en club ou en solo des sessions de 1 h à 1h30.

Ce blog, s’il doit avoir une vocation est bien celle de donner envie, et quelques ressources, afin que des lecteurs/nageurs se lancent sur des épreuves atypiques ou qui leurs semblaient hors de portée. Pour cela voilà quelques clés pour réussir son premier longue distance sans exploser en route ni lors de la compétition ni lors de l’entrainement.

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Tout d’abord évaluer son niveau de nage de manière un temps soit peu honnête, avec un vrai chrono sur 500m et un oeil extérieur pour se donner une idée des points à travailler et des vitesses que l’on devra viser au fur et à mesure de l’année. Mais que pour enchainer les sessions et les kilomètres il ne faudra pas se blesser non plus et donc avoir un style le plus correct possible.

Il faudra aussi s’y prendre suffisamment à l’avance, le fait que je poste ce billet en début d’année laisse entendre qu’il faudra 5 à 6 mois pour se préparer sans se cramer ou se dégouter en cours de route, car oui, il y aura une hausse du volume ou une hausse de l’intensité parfois.

Une fois muni d’un chrono de référence sur 100m et sur 500m (ou 400m pour ceux et celles qui nageraient à presque 2’ au 100m car on vise un effort de 7 à 8 minutes) il faudra calculer votre indice de déperdition à savoir, le coefficient multiplicateur entre votre temps sur 100 et sur 500m qui doit se situer aussi proche que possible de 1.06 pour les meilleurs.

Vous voyez que je ne parle pas de chronos impossibles à atteindre sur 100m mais d’un temps sur 500m qui soit assez proche en moyenne par 100m du 100m de référence en sprint. Le tout n’est pas forcément d’être rapide mais plutôt constant et endurant.

Prenons l’exemple d’un nageur ayant réalisé un 100m en 1’20 et qui mettra 7’46 sur le 500m soit un indice de 1.09 s’il avait pu tenir un indice de 1.06 il aurait terminé en 7’21, ce qui semble être son meilleur temps possible.

Attention à ne pas avoir, quelque soit son temps de base, un indice trop élevé qui serait synonyme de grand ralentissement plus la distance s’allonge et donc d’un 10km vraiment trop dur à finir. Attention aussi à bien prendre en compte deux notions importantes celle de la relance au virage qui avec une très bonne culbute vient un peu fausser le résultat d’un nageur qui sera peut être un peu plus lent en eau libre, ou, à l’inverse, un nageur virant moins aisément qui sera peut être favorisé en ligne droite pour une même distance (et je ne parle pas ici de la navigation, de l’eau salée ou pas, ou de la combinaison qui viennent perturber le nageur le jour J).

Mais l’exemple précédent n’étant peut être pas à la portée de tous je maintiens mon propos un nageur faisant 1’35 au 100m ou plus à condition qu’il soit capable de maintenir une grand partie de cette vitesse de pointe sur 500m et obtenir ainsi un indice assez réduit 1.10 au maximum pourra se lancer sur le marathon en suivant quelques règles utiles jusqu’au jour J, disons dans 4 à 6 mois.

Marathon Swimming - Olympics: Day 10
RIO DE JANEIRO, BRAZIL – AUGUST 15: The competitors swim in the Women’s 10km Marathon Swimming on day 10 of the Rio 2016 Olympic Games at Fort Copacabana on August 15, 2016 in Rio de Janeiro, Brazil. (Photo by Clive Rose/Getty Images)

D’abord, en divisant la période d’entrainement restant en 3 grandes sections :

La première consacrée à la technique (quoi que cela soit être une constante) et à l’endurance.

La deuxième à la vitesse sur des fractionnés un peu plus long à chaque fois.

Et la troisième à la cadence (le rythme de course).

En jouant sur des sessions qui vont travailler les points faibles notre nageur ayant fait 3 à 4 séances par semaine, dont une un peu plus longue parfois (ou deux sessions dans la journée quand c’est possible) sera prêt le jour de son marathon. Il faudra aussi alterner des éducatifs, de la vitesse notamment pour rompre les volumes importants tout en pratiquant les 4 nages et, le tour sera joué. Car il est important de ne pas chercher à nager 10km à chaque session mais à mieux nager, plus vite et plus longtemps et là les éducatifs et les autres nages sont de précieux atouts.

Avec un volume de 15 km et plus par semaine en moyenne un nageur qui travaillera ses points faibles et notamment la partie eau libre si cela lui pose problème (navigation, aisance dans le milieu naturel…) sera en capacité de finir correctement son premier 10km aidé le jour j par un ravitailleur qui lui tendra une perche et de précieux conseils pour le garder hydraté et motivé. Je reviendrai vite sur la partie hydratation et nutrition pour le 10km car là aussi il y a des erreurs à éviter.

En espérant que l’on soit plus nombreux encore aux départs des 10km cette saison, le premier pour moi aura lieu en mars pour bien attaquer la saison.